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Meurtres à l'agrafeuse - Jour 5 - Mystères
By Svetlana Posted in Publication on 3 juillet 2015 0 Comments 6 min read
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A l’occasion de la sortie de Comment j’ai tué sept personnes avec une agrafeuse le 4 juillet prochain, je vous propose un petit aperçu du début de l’histoire :)

Du 29 juin au 3 juillet, vous pourrez donc découvrir chaque jour un nouveau petit chapitron du roman.

Bonne découverte bigsmile

 


Mystères

 

— Ah tiens, ça fait un moment que je t’ai pas vu ici.

— J’étais en mission d’infiltration. Je viens juste de revenir.

— Oh, tu n’as pas entendu parler de notre dernier cas, alors.

— Du mec à l’agrafeuse ? Vite fait. T’as déjà fait l’autopsie ?

— En quelque sorte.

— Comment ça ?

— Disons qu’il faut que je confirme encore un truc ou deux.

— Et le mec que vous avez en garde à vue ?

— Le détective est en train de l’interroger.

— Ça devrait être vite bouclé alors. C’est rare que les meurtriers viennent se rendre.

— Je pense surtout que l’idée a mis du temps à se faire une place, mais que maintenant, ils savent que s’ils tuent des gens, on va finir par les coffrer. Et donc, ils s’évitent les courses poursuites inutiles et ils nous font gagner du temps.

— Ça serait beau si c’était le cas. Seulement…

— Seulement ?

— Seulement, ce n’est vraiment pas toujours comme ça. Enfin, laisse tomber.

— Vas-y, raconte. C’est en rapport avec ta mission d’infiltration ?

— Je n’ai pas trop le droit d’en parler, tu sais.

— Oui, enfin, entre ce qu’il y a sur le contrat et ce qu’on fait vraiment, il y a un gouffre. Par exemple, moi, si j’en crois ce qu’ils m’ont dit quand ils m’ont embauchée, je devais m’occuper de gérer les feuilles perforées. Et quand je suis arrivée pour mon premier jour, le légiste est mort d’une overdose de thé et j’ai dû prendre sa place.

— Non, mais d’accord. Mais là, c’est genre une question de sécurité nationale et tout.

— Ah, carrément…

— Je ne savais pas que ta formation de base, c’était gestionnaire des feuilles perforées.

— Sur le coup, ça semblait avoir plein de débouchés.

— Et maintenant ?

— Et maintenant, je t’avoue que je ne m’interroge pas trop là-dessus. Découper des cadavres, c’est pas mal aussi.

— C’est quand même un peu différent.

— C’est sûr. Mais dans les deux cas, tu n’as pas trop à parler avec de vraies gens, c’est une bonne chose.

— Vu sous cet angle…

— Toi, par contre, je ne sais toujours pas ce que tu fais. Vous êtes marrants à vous entourer d’un tel mystère.

— Il le faut, je t’assure.

— Pour quoi faire ? Ça changerait quoi qu’on sache où vous disparaissez pendant des jours ?

— Ça changerait pas mal de choses. Déjà, c’est une question d’image.

— C’est mieux d’être mystérieux ?

— Il paraît.

— Bon, admettons. Mais ce n’est pas trop pesant à la longue, de ne rien pouvoir dire à personne ?

— Un peu. Surtout pendant les repas de famille. Je ne te raconte pas le tableau. Entre tatie Bérengère et tonton Ambroise, j’ai très souvent des envies de meurtre.

— Tant que ça ne reste que des envies.

— Tant que c’est que ça, oui. Mais quand ils te racontent pendant quatre heures qu’ils aimeraient tellement venir te voir au boulot pour t’apporter des biscuits à la volaille, ça devient un peu lourd.

— Quoi, ils ne savent pas où tu travailles ?

— On n’a pas le droit de leur dire.

— Même ça ?

— Même ça.

— Je crois que je ne pourrais pas.

— On s’y habitue.

— Non, pas garder le mystère. Manger des biscuits à la volaille.

— C’est assez spécial, mais on s’y fait.

— J’ai comme un doute. Après une journée à la morgue, la viande, ça n’attire pas tellement.

— Ah, je ne l’avais pas vu sous cet angle.

— Enfin bon, il faudrait que je retourne à mes cadavres.

— Il y en a beaucoup.

— Sept.

— Et tout ça avec une agrafeuse ?

— C’est ce qu’il dit.

— Mais tout le monde sait que les suspects mentent.

— Techniquement, ce n’est pas un suspect, mais le meurtrier confirmé.

— Ça, c’est ce qu’il dit. Mais est-ce qu’il a donné des détails ? Est-ce que vous êtes sûrs que c’est bien lui qui a fait le coup ?

— Pourquoi il serait venu se rendre si ce n’était pas lui ?

— Pour la gloire ?

— La gloire ? S’il s’était approprié l’invention du venteur à soufflet, je veux bien. Mais il n’y a pas de gloire à tuer des gens.

— Ça dépend des milieux dans lesquels tu tournes. Par exemple, chez les tueurs en série, ça le fait bien de s’afficher avec sept cadavres à son tableau de chasse.

— C’est horrible.

— C’est une autre mentalité. Tout ça pour dire que ce n’est pas parce qu’il s’est rendu qu’il est coupable.

— Donc ce que tu dis, c’est que le meurtrier court toujours ?

— Possible. Il faudrait éclaircir son histoire.

— Le détective y travaille.

— Je ne veux pas dire du mal de mes collègues, mais le détective n’est pas vraiment quelqu’un à qui on se confierait.

— Il a fait avouer un crime ou deux.

— Parce qu’il a menacé les suspects d’appeler leur mère.

— Il a réussi, c’est ce qui compte.

— Peut-être. Mais là, il va falloir une technique un peu moins basique.

— Laisse-lui une chance avant de l’enterrer. Peut-être que jusque-là, il s’échauffait.

— Il s’échauffait et le tueur de joggeurs en a eu un sacré paquet.

— En même temps, il était futé, le tueur.

— Ils le sont toujours, futés. C’est pour ça qu’il faut l’être plus qu’eux.

— On essaie, tu sais.

— Je sais. Et vous vous retrouvez avec un carnage à l’agrafeuse sur les bras. Si on nous laissait appliquer nos méthodes, on pourr… Oublie.

— Quelles méthodes ?

— Aucune importance.

— Non, mais si tu as une meilleure méthode pour le faire avouer, il faut que t’en parles au détective.

— Oublie, je te dis.

— C’est en rapport avec le mystère, c’est ça ? Vous avez développé de nouvelles méthodes d’interrogatoire ?

— Chut, pas si fort. Personne n’est censé le savoir.

— Ha, donc j’ai deviné ?

— C’est plus compliqué que ça.

— Mais j’ai deviné ?

— Moins fort. Tu n’avais pas des cadavres à découper ?

Merci d’avoir suivi ce chapitron et à demain pour la sortie du roman !

couverture-mini

auto-édition Comment j'ai tué sept personnes avec une agrafeuse


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