menu Menu
Messages cachés et images subliminales
Posted in Autres horizons on 13 février 2015 5 Comments 3 min read
Les aventures trépidantes de la petite histoire qui prenait de la place Previous REEL - Sophie Renaudin Next

26Moi, quand je lis un livre, je veux avant tout qu’on me raconte une histoire. Il faut croire que je suis restée une grande enfant.

Pourtant, on peut faire dire plein de choses à un livre. Un livre peut être le vecteur d’un message, d’une leçon, d’une morale que l’auteur veut exprimer. C’est d’ailleurs souvent de ça que sont faites les critiques de gens sérieux sur des livres sérieux. Mais si, vous savez, ces livres que vos parents aimeraient bien que vous lisiez plutôt que de perdre votre temps avec ces sornettes de sorciers à lunettes…

« Un vibrant appel à l’union de tous les Africains pour l’émergence d’une nouvelle donne politique » (Un président fou d’El Hadji Diagola). « Un émouvant message d’espoir, de compassion et d’amour » (Mourir les yeux ouverts, Marie de Hennezel). Tout ça ce sont de très jolis mots, mais pas de ceux qui me donneront envie d’ouvrir un livre. Et pourtant, tous les livres ont un message à faire passer, même s’il ne s’agit que d’avertir le lecteur contre les vélléités de domination du monde des organismes du type Bryophyta.  :mrgreen:

Il y a les romans écrits spécifiquement pour évoquer un sujet, pour faire réfléchir. Le message fait alors tant partie de l’ADN du livre que l’on ne peut parler de l’un sans parler de l’autre.

Et puis il y a les romans dont le but premier était de raconter une histoire, mais sur lequel sont venues se greffer presque à l’insu de l’auteur des problématiques qui lui tiennent à cœur. Parce qu’écrire est une expérience si intensément personnelle qu’on y laisse toujours des petits bouts de sa personne.

Dès lors, tout le jeu pour l’auteur est de parvenir à aborder des thèmes sérieux sans ennuyer le lecteur. Ce peut être fait de plusieurs manières : en donnant à un personnage les opinions que l’on veut présenter, ou au contraire celles auxquelles on veut s’opposer ; en laissant les évènements parler pour eux-mêmes et le lecteur se forger son propre avis ; ou bien en faisant en sorte que le narrateur énonce en toutes lettres le message.

Cette dernière technique me semble la plus risquée, particulièrement si le narrateur n’est pas l’un des personnages principaux, par exemple dans le cas d’un narrateur omniscient. En effet, ce type de narration a normalement pour but de présenter des faits avérés, comme la description d’une pièce ou des faits objectivement observables. Y adjoindre une opinion, même quelque chose d’aussi bénin que « il portait une horrible chemise à carreaux », ce n’est plus de l’objectivité. Le lecteur peut alors avoir l’impression qu’on lui force la main, qu’on essaie de lui présenter comme une évidence quelque chose sur lequel il devrait alors le droit de réfléchir et de s’informer. (C’est vrai, d’abord, et si on aime les chemises à carreaux ?) Un personnage peut se permettre ce genre de déclaration. Mais pour un narrateur immatériel, je le déconseille.

Et vous ? Cherchez-vous toujours un message dans les livres que vous lisez, ou bien les remarquez-vous rarement ? Et quand vous écrivez, êtes-vous plutôt auteur à message ou auteur à histoire ?

Vous êtes auteur(e) édité(e), auto-édité(e) ou du web et vous avez très envie de partager votre prose ici ? Suivez ce lien !

Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à vous abonner à la newsletter :

écriture


Previous Next

Répondre à Svetlana Annuler la réponse.

  1. Ah, Dragon, tu traduis parfaitement ma démarche quand je lis ou que j’écris. Moi aussi, je cherche avant tout à lire une histoire. Et si elle est composée de jolimots, c’est tant mieux. Sinon, je fais sans :P

    Pour les messages, c’est délicat. Par exemple, j’ai une sainte horreur des histoires qui nous montrent un personnage méchant / pitoyable / détestable et qui finissent par le rendre “gentil”, comprendre se calant parfaitement dans un moule tout bien uniforme. Donc en ce sens, j’aime pas du tout ce genre de messages. Si le personnage est méchant de base, rendez le encore plus méchant, zut !

    Par contre, c’est très vrai que notre personnalité vient toujours se greffer sur ce qu’on écrit. Dans la mousse que tu cites, par exemple, je sais que mes préoccupations du moment se voient en filigrane xD Alors que l’idée était justement de ne faire passer aucun message :’)

    Merci d’avoir partagé ce joli article sur les Champidents <3

    1. On a tous des messages qui nous prennent à rebrousse-poils, et c’est encore plus vrai quand l’auteur appuie tout son texte dessus. Je trouve quand même ça plus confortable de lire une histoire sans se prendre la tête et de choisir ensuite de s’interroger sur les secrets de la vie – ou non. Mais pour autant, oui, c’est impossible d’écrire une histoire sans message !
      Merci à toi de m’avoir fait une petite place à côté des Mordantes. :D

  2. Je suis aussi de ton avis Svetlana, j’aime lire des livres avec des histoires ! Et franchement je ne repère pas du tout les messages ^^” (ou très rarement)
    Après pour l’écriture baaaah… Je n’ai pas ce don d’arriver à écrire des histoires ^^” (pourtant j’en aie mais je ne les partage pas =p)

keyboard_arrow_up
%d blogueurs aiment cette page :