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Ecrire sans écrire
By Svetlana Posted in Écrivons ! on 7 décembre 2020 2 Comments 2 min read
Ululons des Balles perdues #22 Previous Ululons des Balles perdues #21 Next

Il y a quelques années, je me suis retrouvée avec un vilain blocage. Page complètement blanche, sortir un paragraphe était devenu une souffrance sans nom. Et avec tout ça, réfléchir à l’écriture était devenu une belle petite angoisse. Ce blocage, je n’en suis sortie que cette année, petit à petit, une page après l’autre. Et il y a quelques mois, j’ai remarqué quelque chose.

J’ai remarqué que j’étais entrée dans une phase où tout, absolument tout, provoquait une grattouille dans la cervelle. L’élément le plus anodin me renvoyait des micro-images d’une histoire ou d’une autre. Alors oui, ça m’est déjà arrivé et mes histoires naissent souvent juste d’une idée lancée en l’air ou d’un titre ou d’un défi. Mais là, j’ai l’impression qu’on a franchi un cap lol C’est un peu comme si l’imagination s’était mise en sourdine pendant le gros blocage et qu’elle profitait du moment plus propice pour surgir de tous les côtés.

Le pire dans l’histoire, c’est qu’il n’y a pas d’histoire, justement. C’est des éléments ici et là, qui ne correspondent pas à une seule histoire, qui s’éparpillent dans tous les coins de la cervelle et qui finissent par former une masse mouvante et incompréhensible. C’est vraiment très bizarre comme sensation, je n’avais jamais rien eu de cette ampleur avant. Peut-être que c’est une histoire qui cherche à émerger, peut-être qu’elle se planque derrière tous ces petits fragments de… de trucs.

Parfois, on entend dire que l’écriture, c’est un-e écrivain-e devant sa feuille. Cette affirmation est totalement fausse. Parce qu’un roman ne commence pas quand on se pose sur sa chaise et qu’on lève les doigts au dessus du clavier. Le roman commence bien avant, dans une image, un mot, une couleur ou un bocal d’anchois. Le roman commence n’importe quand, même quand on descend les poubelles. Il commence, il s’installe et il se tisse. A l’arrière du crâne, parfois sans qu’on s’en rende compte, parfois pendant une insomnie ou deux ou trente. Et les doigts au dessus du clavier, finalement, ce n’est qu’une partie infime du roman.

Je ne sais pas trop ce que va donner mon état actuel, si ça se concrétisera en une histoire ou deux ou quinze. Peut-être en rien du tout. Peut-être en tout à fait autre chose qu’une histoire. Et c’est à la fois chouette et terrifiant. Parce que qui sait… peut-être que c’est une saga en 42 volumes qui essaie d’immerger…

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