menu Menu
Les p'tites lettres
By Svetlana Posted in Écrivons ! on 27 octobre 2014 9 Comments 4 min read
L'invasion des grenouilles - Derrière le désert Previous Hello world Next

2Et si on parlait linguistique ? Ne partez pas en courant, voyons…

J’ai commencé à apprendre l’anglais quand j’avais quatre ans. C’était une sorte de cours du soir où on découvrait l’alphabet et où on faisait tout plein d’activités dignes de gamins de quatre ans. Et un jour, j’ai découvert l’existence du français. Je ne vais pas mentir, j’ai été affreusement déçue. Pas parce que la langue m’égratignait les tympans ni aucune autre broutille dans le genre. Non, tout simplement parce que je me suis rendu compte que l’alphabet français, bah c’était strictement le même que l’anglais.

Dans mon petit monde, les choses étaient très logiques. Le russe avait son alphabet, l’anglais avait le sien. Ca paraissait donc très sensé que chaque langue ait le sien propre. Et cette vision avait quelque chose de très séduisant – apprendre une langue impliquait d’apprendre un nouvel alphabet. C’était quand même carrément la classe. Mais non, le français avait les mêmes 26 lettres que l’anglais. Déception, déception. J’avais essayé de me préserver un peu dans l’illusion, peut-être que les lettres ne se prononçaient pas de la même manière. Après tout, entre l’anglais et le russe, il y avait des lettres qui se ressemblaient, mais n’avaient strictement rien à voir niveau phonétique. Mais non, à quelques variantes près, toutes les lettres se disaient de la même manière.

Je tiens quand même à préciser qu’à cet époque, Internet n’existait pas dans mon coin et que l’URSS venait tout juste de tomber. L’Occident n’était donc qu’un truc lointain et très vague. A présent, en Russie, je ne pense pas qu’on puisse se construire ce genre d’images mentales. L’accès à l’information étant beaucoup plus simple pour quiconque qui sait taper sur un clavier, il ne prendrait pas plus de deux minutes à savoir quel alphabet on emploie n’importe où sur le globe, voire même dans quelques régions de Mars.

Tout ça, c’est bien joli, mais ça ne nous avance pas des masses. C’est vrai, revenons vers du concret.

Ceux qui suivent mes écrits ont peut-être remarqué que j’avais beaucoup de mal à les situer dans des lieux concerts ou existants. C’est sans doute pour cette raison que je me cantonne beaucoup à de la SF ou de la fantasy. Et quand on part dans des univers de SF, à tout hasard sur la planète des adorateurs de parasols, il parait logique que leur alphabet n’ait rien à voir avec un quelconque alphabet terrestre. Non ? A moins bien sûr que les adorateurs de parasols soient des descendants de Terriens ayant conquis l’espace et exporté leur alphabet au passage.

Bon, à vrai dire, tout ça reste la plupart du temps dans le domaine de la réflexion. Le seul vrai exemple d’alphabet créé concerne La Septième Face. (Pour rappel, cette fiction se déroule sur une planète cubique à sept faces où on vénère la Grande Coasseuse.) Dans cet univers, nous avons le cubique de base avec un alphabet qui s’est simplifié avec le temps et un “vieux cubique”, utilisé notamment pendant les petites cérémonies en l’honneur de la Coasseuse. Ce vieux cubique est composé de 49 signes comprenant 24 consonnes, 18 voyelles et 7 neutres. Ce sont justement ces neutres qui sont utilisées pour ouvrir le Coffret qui donne les indices sur la localisation des Clefs vers la Septième Face. Okay, j’en ai perdu beaucoup ? tongue

Ce détail de l’alphabet n’est en fait jamais mentionné dans le texte. Il y a juste une référence au vieux cubique qui traine au tout début, mais rien de plus. Pourquoi ? Déjà, parce que quand j’ai commencé à écrire cette fiction, je ne savais pas vraiment où j’allais. Mais aussi parce que je ne pense pas que ça apporterait quoi que ce soit de connaitre le vieux cubique sur le bout des doigts. L’alphabet en lui-même s’est un peu créé tout seul, comme un petit plus dont on peut très bien se passer. La preuve, les lecteurs n’en ont jamais eu vent et s’en sont très bien passés. Donc voilà, ceci est un bel exemple de chose parfaitement inutile bigsmile

Et vous, les alphabets, ils vous parlent ? Ou je suis vraiment un cas clinique isolé ? mrgreen

Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à vous abonner à la newsletter :

écriture La Septième Face langue


Previous Next

Répondre à Mélanie Annuler la réponse.

  1. Les langues et moi, ça fait deux. Non pas que nous sommes incompatibles, loin de là, mais l’apprentissage des langues n’est pas le point fort des français (et mes profs d’anglais m’ont tous dégoûtée des langues). Contrairement à toi, les langues m’entourant étaient toutes latines, la question de l’alphabet ne se posait même pas lorsque j’étais petite : le monde ENTIER avait le même alphabet sauf les Égyptiens dans les pyramides :D Jusqu’au jour où cette vérité s’est écroulée, bien sûr.
    J’aime beaucoup regarder les gens écrire dans leur langue maternelle – ou pas d’ailleurs – car je suis fascinée par tous ces symboles qui diffèrent du français. Dans mon projet des chroniques, “j’invente” des termes et des mots provenant d’une autre langue, mais c’est bien le latin que j’utilise comme base afin de les construire.
    Bref, de quoi on parlait déjà ?! Ah oui, de la Grande Coasseuse et de cubes… Ta vision de l’alphabet m’intrigue beaucoup en tout cas. Surtout qu’elle te permet de développer des univers et des identités relatives au langage.
    Et, j’ai une question, lorsque tu rêves, tes pensées sont en quelle langue ? :P

    1. C’est aussi une chouette conception du monde, quand tout le monde écrit comme toi sauf les Egyptiens dans les pyramides xD Dommage que toutes ces belles idées se retrouvent par terre quand on grandit :P

      Donc dans tes chroniques, tu utilises des mots issus de cette autre langue ? Tu le fais en déformant des mots ? Ou juste parce que la sonorité te plait ? Et tu les explicites dans le texte ou c’est assez proche du français pour que le lecteur puisse les deviner ?

      Après, mes réflexions sur les alphabets restent assez basiques. Je sais par exemple que dans tel truc, ce n’est pas un alphabet latin ni rien qui y ressemble. Je vais donc éviter à des personnages de faire épeler des trucs. Ca vole pas bien haut, quoi xD

      Quant aux rêves, ça dépend de l’endroit où je me trouve :mrgreen: Comme actuellement, je suis plongée dans un environnement francophone, c’est le français qui ressort. Mais après quelques jours en Russie, c’est le russe qui revient en force :D

      1. Disons que je choisis de créer des mots selon une sonorité qui me plait et qui fait un peu “féérique”. Je déforme le latin en y ajoutant des syllabes qui me plaisent et qui sonnent bien entre elle. Ce n’est pas très évoluer car il ne s’agit que de certains termes, mais le jeu m’amuse !

  2. En tant que cryptologue, j’affirme très spontanément que les alphabets, c’est Beau ! Il existe de vieux systèmes d’écriture que personne n’a encore réussi à déchiffrer, comme le Linéaire A, utilisé à Chypre vers -2000 av. J.-C. Du coup, ils se transforment carrément en langages secrets. N’est-ce pas magique ?

    Bon, mais en tant qu’auteure je n’ai jamais vraiment été attirée par la création de langages ou d’alphabets. Je ne suis pas linguiste comme Tolkien ! Dans ce domaine je préfère apprendre que créer. :D

    1. C’est vrai que t’es une experte en sac-à-dos :D Oh, l’utilisation des alphabets en guise de langages secrets, c’est tout joli. Et c’est chouette qu’il y ait des secrets non résolus *o*

      Quoi, t’as jamais voulu créer ton elfique ? :P D’ailleurs, Dimitri et cie, ils blablatent dans quelle langue ?

      1. Ils blablatent tous dans la langue universelle, bien sûr ! Ha, c’te blague… Vu les références qu’ils utilisent parfois, c’est sans doute une langue latine, mais je n’ai pas poussé la réflexion plus loin… Il ne faut pas trop m’en demander !

keyboard_arrow_up
%d blogueurs aiment cette page :